Gabi Hartmann

Chanteuse, auteur-compositrice dont les influences vont du jazz à la chanson en passant par la musique africaine et brésilienne, Gabi Hartmann oscille entre son amour des grands standards jazz et ses confessions de jeune Française de son siècle.

On pourra discuter à l’infini, mais on ne sait pas forcément très clairement où la voix de Gabi Hartmann nous transporte : un bar jazz en sous-sol, une plage tropicale au crépuscule, une terrasse dans une pente de Lisbonne, le fond d’une brasserie parisienne par une nuit d’hiver ? On ferme les yeux et passent, enlacées, l’ombre d’une légende du jazz, d’une diva de la bossa nova, d’une grande dame en noir de la chanson française ou portugaise, quelque part au carrefour du chic exquis et de la mélancolie vertigineuse, de la douceur consolante et du spleen partagé. Après avoir dévoilé son premier EP éponyme en 2023, Gabi Hartmann revient avec un nouvel EP intitulé Little Song Lines. Un opus de 5 titres qui nous transporte avec la profondeur de sa voix et le rythme des mélodies.

www.gabihartmannmusic.com

Clio

CLIO: Quatre lettres proches de la Cléo d’Agnès Varda. Ça tombe bien pour celle qui a chanté « Éric Rohmer est mort » et dont les compositions auraient pu accompagner les films de la Nouvelle Vague, voire en remplacer certains dialogues…

Faussement légère, bénéficiant de l’immédiateté de la pop britannique cultivée par des Jane Birkin, Etienne Daho et autres Françoise Hardy, sa pop se déploie pleinement dans son quatrième album, Carambolages. Du nom d’un duo enregistré avec Alex Beaupain, avec qui elle partage une estime mutuelle, l’importance prêtée aux mots, la joie ressentie à faire (et à faire écouter) la musique, parfois avec une autre voix que la sienne. Clio déroule « la vie parallèle de l’écriture ». Et c’est drôlement beau.

Billetterie gérée par O spectacles.

Jeanne Balibar

Actrice incontournable du cinéma d’auteur, Jeanne Balibar revient plus que jamais elle-même en tant que chanteuse, dans un nouvel album à la pop aussi acidulée que son délicieux timbre vocal. 

Une actrice qui se mue en chanteuse, c’est évidemment avant tout une voix. Et celle, espiègle et langoureuse, de Jeanne Balibar, immédiatement identifiable, a depuis toujours un charme particulier. Après des collaborations remarquées avec Rodolphe Burger, la Balibar chanteuse prend de l’assurance dans D’ici là tout l’été. Déjouant les clichés de l’actrice-muse, elle signe pour la première fois toutes ses paroles, épaulée pour la musique par la très pop Cléa Vincent. Une nouvelle voie, donc, au service d’une voix mais aussi désormais d’un regard. Telle une cinéaste, l’artiste met en scène des situations et des personnages aussi absurdes que drôles – et pour finir touchants.

Jeanne Balibar : voix
Cléa Vincent : clavier
Kim Giani : batterie
Clémence Lasme : basse

Durée annoncée : 1h15

Ayọ

Citoyenne du monde, la Germano-Nigériane – et francophile – Ayọ, toujours aussi lumineuse, vient nous présenter Mami Wata, bain de jouvence pop-folk dont elle a le secret.

Mais d’où vient cette quiétude, cette sérénité qui infuse chaque chanson d’Ayọ depuis l’inaugural Down on My Knees (déjà presque 20 ans de la douceur de ce tube) ? La réponse est peut-être dans le 7e album de la chanteuse, dédié à l’océan et qui emprunte son nom à la divinité aquatique africaine Mami Wata. Écouter Ayọ, c’est immédiatement hisser les voiles, gonflées par le souffle combiné du folk, de la pop, de la soul, du blues et du reggae. À l’horizon, les reflets marins ont des variations bleutées infinies, qui contrastent admirablement avec l’épure musicale qu’affectionne tant la chanteuse, attendue dans un format trio intimiste pour cette nouvelle tournée.

Ayọ : voix, guitare
Laurent Vernerey : contrebasse
Vincent Bidal : piano

Aliocha Schneider

Ses ballades folk touchent universellement, encore plus depuis qu’il chante en français (le titre Ensemble, repris dans une pub SNCF). Le Franco-Canadien vient présenter son 3e album.

Comédien qui fait de la musique, ou musicien qui fait l’acteur : difficile de classer Aliocha Schneider. Et ce n’est pas son nouvel album, enregistré pendant le tournage de la série Salade grecque de Cédric Klapisch, qui va nous aider à y voir plus clair. Mais qu’importe, le frère de l’acteur Niels Schneider (un artiste parmi d’autres dans la famille) a bien la musique dans le sang. Découvert avec deux albums déjà très réussis de folk-rock anglophone, ce fan de Dylan et Elliott Smith ose la langue française dans son troisième opus. L’occasion de se livrer sans détour pour évoquer l’amour, la relation à distance et les désirs, en réchauffant son vague à l’âme sous le soleil d’Athènes.

Aliocha Schneider : voix lead, guitare
Vincent Polycarpe : batterie
David Sultan : basse
Marion Praa : claviers

www.aliochaschneider.com

Clarika

J’attendrai pas cent ans, prévenait Clarika dans son premier album. 30 ans après, la chanteuse est pourtant toujours bel et bien là. Elle s’offre même une cure de jouvence avec un nouveau disque pop et dansant.

S’il est une artiste intimement liée à La Bouche d’Air, c’est bien Clarika. De passage pour chacune de ses tournées, elle faisait logiquement partie des invités surprises de nos 40 ans la saison dernière. Cette fois, c’est 30 bougies que souffle la chanteuse : celles de sa surprenante carrière marquée autant par une farouche envie d’indépendance qu’une capacité à écrire de potentiels tubes. Danse encore, son 9e album, illustre à merveille cette dichotomie avec des chansons plus pop que jamais. Ce soir je sors, chante l’artiste sur le single presque dance qui ouvre le disque, quand plus loin, Rhabillez-moi se veut un hommage à Juliette Gréco. On aime ce grand écart !

Clarika : voix
Luc Lagier : multi-instrumentiste
Jérémie Pontier : batterie, claviers, chœurs
Yann Lambotte : guitare, basse, clarinette

www.clarikaofficiel.com

Malik Djoudi

Coup double pour le musicien à la voix androgyne : Malik Djoudi est de retour à La Bouche d’Air pour la 2e année consécutive, dans une formule classique (pour lui) faisant la part belle aux sonorités électro-pop.

Son concert la saison dernière en compagnie de musiciens issus du classique restera gravé dans la mémoire de nos spectatrices et spectateurs. Mais si les arrangements soyeux de cordes siéent à merveille à ses compositions planantes, Malik Djoudi est bien un chanteur d’aujourd’hui, happé par les sonorités électroniques de ses contemporains. Porté par l’entraînant single Vivant, son nouvel album s’avère redoutablement efficace. Mixé par Ash Workman (Christine & the Queens, Baxter Dury, Metronomy…), il vient rappeler que Djoudi appartient à cette caste précieuse des musiciens qui puisent autant dans une chanson française éternelle que dans la pop de demain.

Malik Djoudi : voix, guitare, clavier
Noé Benita : batterie
Camille Frilley : basse, clavier
Gérard Black : clavier

www.malikdjoudi.com

Noé Preszow

Remettant à la mode le concept de chanteur engagé, le Bruxellois Noé Preszow emporte tout sur son passage avec ses chansons au lyrisme enflammé, qui disent l’urgence de changer de monde.

« À quoi sert une chanson si elle est désarmée ? », chantait Julien Clerc. Hanté par ce couplet, Noé Preszow s’évertue à ne jamais écrire une chanson innocente depuis À nous, le single-manifeste qui l’a fait connaître en 2021. Dans son deuxième album, le désormais trentenaire hausse encore le ton avec une pop-rock dont l’efficacité (le rythme, les mélodies) ne fait que renforcer la puissance de son propos. La montée de l’extrême droite, l’Ukraine, la Méditerranée, Téhéran… Preszow chante le monde d’aujourd’hui avec une gravité de rigueur, contrebalancée par le souffle épique du poète qu’il est, quelque part entre Bertrand Cantat et Bruce Springsteen.

Noé Preszow : chant, guitare
Martin Tamisier : batterie
Anso Ambroisine : basse
Brice Deconinck : claviers, guitare

www.noepreszow.com

Eric Bibb

Musicien charismatique élevé au milieu de la fameuse scène folk du Village, à New York, Eric Bibb distille, album après album, un blues à la fois authentique et lumineux.

La légende veut qu’à 11 ans, un certain Bob Dylan, qui traînait souvent dans la maison familiale, lui ait dit : « joue simplement et oublie tous les trucs trop sophistiqués ». 60 ans après, Eric Bibb semble avoir retenu la leçon. Guitariste d’exception, le bluesman sait aller à l’essentiel. Son jeu limpide sonne comme une évidence, et sa voix claire semble être celle d’un ami. Élevé dans les valeurs du mouvement des droits civiques, Bibb transmet la bonne parole : un concentré de « good vibes » où il est question de lutte contre le racisme (le musicien vit en Europe pour y échapper) et d’une humanité à envisager comme une grande famille (l’imparable titre Family qui ouvre son dernier album).

Eric Bibb : voix, guitare

www.ericbibb.com

Hugh Coltman

Toujours habité par le blues, qu’il chante avec l’âme d’un crooner jazz sans âge, le précieux Hugh Coltman est de retour avec son 4e album de chansons originales.

Aussi à l’aise pour se réapproprier le répertoire hanté de l’inclassable bluesman Dr. John que celui du ponte du jazz vocal Nat King Cole, Hugh Coltman est un interprète exceptionnel. Mais derrière sa voix subtilement rocailleuse, découverte d’abord au sein du groupe de blues-rock The Hoax, un songwriter de premier plan se dévoile album après album. Six ans après le lumineux Who’s Happy?, le plus américain des chanteurs britanniques (pourtant installé en France !) est enfin de retour avec un nouvel album de chansons originales. Hommage à de proches disparus, Good Grief est traversé d’une belle mélancolie, rendant la voix du désormais quinquagénaire plus touchante que jamais.

Hugh Coltman : voix
Matthis Pascaud : guitare
Laurent Vernerey : basse
Raphael Chassin : batterie